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Voilà bien une légende qui a la vie dure. Pourtant ce n’est pas la vérité. S’il est bien une catégorie d’usagers qui se méprend sur le code de la route, c’est celle des piétons. Le piéton n’est pas prioritaire et on vous explique pourquoi.
En effet , nous les chauffards, on nous rebat les oreilles avec cette infox bien connue :
« Le piéton est prioritaire »
Eh bien non ! Détrompez-vous. Le piéton n’est pas prioritaire, au sens où l’entend le code de la route. Il est même tenu d’être encore plus prudent que les automobilistes ou les deux roues motorisés.
Lorsqu’une chaussée est bordée d’emplacements réservés aux piétons ou normalement praticables par eux, tels que trottoirs ou accotements, les piétons sont tenus de les utiliser, à l’exclusion de la chaussée. Ces dispositions ne s’appliquent pas aux aires piétonnes et aux zones de rencontre .
Le piéton n’est pas le bienvenu sur la chaussée où évoluent les véhicules motorisés et les cyclistes pour une raison simple : Il est vulnérable. En effet, de par sa faible masse et sa vitesse inférieure à 5 km/h, il serait en danger parmi les véhicules. C’est la raison pour laquelle on lui réserve un emplacement rien que pour lui .
Une route c’est une ou plusieurs voies à sens unique séparées ou pas par une ligne médiane et bordées d’accotements, stables ou pas. En gros , l’accotement non stabilisé c’est la terre ou l’herbe qui borde votre route, où il est assez difficile de marcher sans se casser la figure. Quand il est stable, on l’appelle « trottoir » ou « voie piétonne ».
Quand il lui est possible de l’emprunter, stable ou pas, le piéton n’a donc pas le droit de marcher sur la chaussée et par opposition, les autres usagers n’ont pas le droit de rouler sur cet accotement.
Les usagers qui constituent la seule exception sont les personnes à mobilité réduite en fauteuil roulant : Les infirmes qui se déplacent dans une chaise roulante peuvent dans tous les cas circuler sur la chaussée.
Sont considérés comme des piétons, avec les règles qui leur sont définies plus en aval, toute personne circulant à une allure inférieure à 5km/h, littéralement « au pas » .
On retrouve donc les bipèdes classiques que nous sommes sans nos merveilles polluantes mais aussi les cycles , les cyclomoteurs ou les engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) pourvu qu’ils soient conduits à la main. En plus clair, les moteurs ne doivent pas entraîner de circulation sur un trottoir; il faut pousser vos engins les jeunes.
Toutes vos trottinettes électriques, mono-roues ou gyropodes doivent être utilisés sur la chaussée dès le moment où ils peuvent rouler à plus de 5 km/h.
Dans la case piéton, on peut rajouter les trottinettes sans moteur, les patins à roulettes, les skate-board, les fauteuils roulants et les enfants de moins de 8 ans sur leurs vélos. La condition? Respecter l’allure du pas et de ne pas gêner les autres piétons.
La circulation de tous véhicules à deux roues conduits à la main est tolérée sur la chaussée. Dans ce cas, les conducteurs sont tenus d’observer les règles imposées aux piétons.
Si on commence par rester sur le trottoir, c’est un bon début. Il existe d’autres règles que nos amis les piétons commencent à négliger à partir de d’ici. Un petit rappel s’impose:
Article R412 -34 à 43 du Code de la route:
Les feux de signalisation lumineux réglant la traversée des chaussées par les piétons sont verts ou rouges et comportent un pictogramme. Ils peuvent comporter un signal lumineux jaune indiquant leur mise en service. Lorsque la traversée d’une chaussée est réglée par ces feux, les piétons ne doivent s’engager qu’au feu vert. Le message est on ne peut plus clair : Quand une intersection est gérée par des feux, c’est le feu qui commande !
En clair, quand le pictogramme piéton est rouge, on ne traverse pas. Quand il est vert, on peut traverser. C’est le moment précis où nos amis les piétons se croient prioritaires parce qu’ils s’engagent sur la chaussée alors qu’ils n’en ont pas le droit. Aucune infraction ne peut rendre qui que ce soit prioritaire, c’est du bon sens.
Si on vous demande d’attendre que le pictogramme soit vert c’est peut-être parce que les feux sont décalés pour les véhicules sur la chaussée et que la configuration des lieux peut vous rendre invisible au moment où vous vous engagez.
Prenons comme exemple, une double voie bifide (deux directions fléchées par voie). Le feux est vert pour la chaussée. Comme le véhicule qui s’approche ralentit parce qu’il a peur que vous vous jetiez sous ses roues, vous le prenez comme un encouragement à traverser. Il doit s’arrêter pour ne pas vous rouler dessus alors, vous continuez de traverser au vert. Au moment précis où vous dépassez ce véhicule, un autre vous pulvérise. Pourquoi? Parce que son feu est vert et qu’il ne vous a pas vu . Vous aussi caché par le véhicule arrêté, vous ne l’avez pas vu, ni même entendu arriver. Eh oui! Les voitures électriques, ça ne fait pas de bruit non plus.
Il est interdit aux piétons de circuler sur la chaussée d’une place ou d’une intersection à moins qu’il n’existe un passage prévu à leur intention leur permettant la traversée directe.Ils doivent contourner la place ou l’intersection en traversant autant de chaussées qu’il est nécessaire.
Lorsque la chaussée est divisée en plusieurs parties par un ou plusieurs refuges ou terre-pleins, les piétons parvenus à l’un de ceux-ci ne doivent s’engager sur la partie suivante de la chaussée qu’en respectant les règles prévues par les articles qui précèdent.
Là encore, on fait appel au bon sens de nos bipèdes. Il arrive encore trop souvent des drames dans les agglomérations, à tel point que Paris est d’assez loin la ville où le plus grand nombre de piétons perdent la vie chaque année.
Il arrive encore trop souvent aux familles de ces disparus de croire que c’est à chaque fois la faute du conducteur du véhicule, qui a abrégé la vie de leur proches. Et fatalement, le problème principal, celui contre qui on pourrait le plus facilement lutter passe inaperçu.
Pourtant, il devrait être si simple de ce concentrer sur ce que l’on fait au lieu de chercher à passer le temps au hasard de notre improvisation.
Le fait, pour tout piéton, de contrevenir aux dispositions de la présente section est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la première classe.
Cette infraction peut vous coûter un forfait de 11 ou 17 euros, 33 si vous ne payez pas dans le 45 jours. Pas de minoration si vous payez cash à l’agent. Ne croyez pas que les agent rechignent à vous mettre la prune, c’est fait en 5 minutes avec leur terminaux mobiles et ils peuvent même vous vidéo-verbaliser grâce à l’œil dans le ciel qui voit tout. Vous auriez tort de croire qu’on ne vous surveille pas, surtout à Paris.
Le piéton est un être vivant. Il appartient aux conducteurs de véhicules de respecter leur vulnérabilité mais avant tout de les mettre en sécurité, parfois contre leur volonté. Lorsque ces chauffards vous klaxonnent aux intersections, c’est pour vous réveiller les amis.
A votre tour de les respecter lorsqu’ils sont sur leur chaussée. Quoique vous en pensez vous n’y serez jamais prioritaires. Par contre, vous y serez vulnérables, et tout le temps.
